Accueil | Plan | Projet | Diffusion | Rechercher
faq anarchiste
Haut de page.
Sommaire section F
page précédente < -- > page suivante
[en 1] - [en 2] - [it] - [pl] - [pt] - [jp]

F.7 Comment l'histoire de l'"anarcho"-capitalisme prouve-t-elle que cette théorie n'est pas anarchiste ?

Sommaire

Bien sûr, l'"anarcho"-capitalisme a des précédents historiques et les "anarcho"-capitalistes passent beaucoup de temps à essayer de co-opter diverses personnes dans leur auto-proclamé tradition du libéralisme "anti-étatiste". Cela, en soi, devrait suffire à montrer que l'anarchisme et l'"anarcho"-capitalisme ont peu de choses en commun du fait que l'anarchisme s'est développé en opposition au libéralisme et sa défense du capitalisme. Sans surprise, ces libéraux de tendance "anti-étatiques", au mieux, refusent de s'appeler anarchistes eux-mêmes ou, au pire, nient explicitement qu'ils étaient des anarchistes.

Un aperçu "anarcho"-capitaliste de leur tradition est présenté par David M. Hart. Son point de vue sur l'anarchisme est typique de cette école, en notant que dans son essai l'anarchisme ou les anarchistes "sont utilisés dans le sens d'une théorie politique qui prône l'élévation maximale de la liberté individuelle, une condition nécessaire de ce qui est l'élimination d'organismes gouvernementaux ou d'autres forces organisées"[1]. Cependant, l'anarchisme n'a jamais été uniquement pour l'abolition de l'État. Au contraire, les anarchistes ont toujours posés des objectifs et questions économiques et sociales ainsi que leur opposition à l'État. À ce titre, l'anti-étatisme peut être une condition nécessaire pour être un anarchiste, mais pas suffisante pour compter un individu ou une théorie d'anarchiste.

En particulier, des anarchistes ont fait leur analyse sur la propriété privée en notant que les relations sociales hiérarchique créé par l'inégalité des richesses (par exemple, le travail salarié) restreint la liberté individuelle. Cela signifie que si nous cherchons "le maximum de liberté individuelle", notre analyse ne peut être limité à juste l'état ou le gouvernement. Ainsi, une critique libertaire de la propriété privée est un aspect essentiel de l'anarchisme. Par conséquent, limiter l'anarchisme comme Hart le fait requiert une réécriture de l'histoire, comme on peut le voir au sujet de William Godwin.

Hart tente de co-opter William Godwin dans les rangs des libéraux «anti-Étatique», en faisant valoir qu'il "a défendu l'individualisme et le droit à la propriété"[2]. Il a, bien sûr, cité Godwin pour appuyer ses dires encore que l'argument de Godwin soit étrangement tronqué excluant sa conclusion que "lorsque les lois de la morale devrait être clairement comprises, leur excellence universellement appréhendé, elles-mêmes et vues pour coincider avec l'avantage privé de chaque homme, l'idée de propriété en ce sens restera, mais aucun homme n'aura à moins de désir, aux fins d'ostentation ou de luxe, de posséder plus que ses voisins". En d'autres termes, la propriété personnelle (la possession) existe encore, mais pas la propriété privée au sens de capital ou d'inégalité de richesse. Pour Godwin, "ça suit, sur les principes de justice égale et impartiale, que les bonnes choses du monde sont d'une souche commune, sur laquelle un homme a un titre valable qu'un autre de tirer au sort ce qu'il veut"[3]. Plutôt que d'être un libéral, Godwin s'est déplacé au-delà de cette idéologie limitée pour fournir la première critique anarchiste de la propriété privée et des rapports sociaux autoritaires que ça a engendré. Sa vision d'une société libre, pour utiliser la terminologie moderne, serait un communisme volontaire (libertaire).

Cette analyse est confirmée dans le livre 8 des oeuvres de Godwin, intitulé "Sur la propriété." Il va sans dire que Hart ne mentionne pas cette analyse, sans surprise car il a été réimprimé plus tard comme une brochure socialiste. Godwin pense que le "sujet de la propriété est la clé de voute qui complète la fabrique de la justice politique". Comme Proudhon, il a soumis la propriété aussi bien que l'état à l'analyse anarchiste. Pour Godwin, il y avait "trois degrés" de propriété. La première est la possession des choses dont vous avez besoin pour vivre. La seconde est "l'emprise à laquelle tout homme a le droit sur le produit de sa propre industrie". La troisième est "celle qui occupe le plus grande attention dans les états civilisés d'Europe. Il s'agit d'un système, dans quelque manière que ce soit a établi, par lequel un homme entre en faculté de disposer du produit d'un autre homme de l'industrie". Il note qu'il est "donc clair que la troisième espèce de prorpiété est en contradiction directe avec la seconde"[4]. Les similitudes avec l'analyse de Proudhon sur la propriété privée sont évidentes (et il convient de souligner que les deux fondateurs de la tradition anarchiste, indépendamment, sont parvenus à la même critique de la propriété privée).

Godwin, à la différence des libéraux classiques, a vu la nécessité de "souligner les méfaits d'une accumulation de propriété", en faisant valoir que l'"esprit de l'oppression, l'esprit de servilité, et l'esprit de fraude... Sont la croissance immédiate de l'ordre établi de l'administration de la propriété. Ils sont hostiles à l'amélioration aussi bien intellectuelle et morale". Ainsi la propriété privée nuit à la personnalité et au développement de ceux soumis aux rapports sociaux autoritaire qu'il produit, pour que "l'accumulation apporte à la maison un esprit servile et limité" et qu'une telle propriété accumulé "roule la puissance de la pensée dans la poussière, éteigne les étincelles de génie, et réduise la grande masse de l'humanité à être immergé dans de sordide occupations". Cela signifie que l'"esprit féodal survit encore qui réduit la grande masse de l'humanité au rang d'esclaves et de bétail pour le service de quelques-uns". Comme le mouvement socialiste qu'il a inspiré, Godwin fait valoir que "c'est à être considéré que cette injustice, la répartition inégale de la propriété, la compréhension et l'esprit égoïste de l'individu, doit être considérée comme une des sources du gouvernement et, comme il augmente dans ses excès, exige sans cesse et nécessite de nouvelles injustices, de nouvelles sanctions et de nouveaux esclavages". Il a souligné de "ne jamais laisser oublier que la propiété accumulé est une usurpation" et que les maux produits par les monarchies, les tribunaux, les prêtres et les lois criminelles sont "imbéciles et impuissantes par rapport aux maux qui découlent de l'ordre établi de l'administration de la propriété"[5].

Il n'est pas surprenant compte tenu de cette analyse, que Godwin ait fait valoir contre le système actuel de propriété et en faveur de "la justice d'une égale répartition des bonnes choses de la vie". Ce serait fondée sur "l'égalité des conditions, ou, en d'autres termes, un accès égal aux moyens d'amélioration et de plaisir" car cela "est une loi rigoureusement enjointe à l'humanité par la voix de la justice"[6]. Ainsi, ses idées anarchistes ont été appliquées à la propriété privée, en notant comme la suite des anarchistes que l'inégalité économique a entraîné la perte de liberté pour le nombre et, par conséquent, une société anarchiste verrait un changement radical dans la propriété et les droits de propriété. Comme l'a noté Kropotkine, Godwin "a déclaré en 1793 dans une forme définitve les principes politique et économique de l'Anarchisme". Il n'est pas étonnant, que comme tant d'autres, il ait fait valoir que Godwin ait été "le premier theoricien du socialisme sans gouvernement - c'est-à-dire, de l'anarchisme"[7]. Pour Kropotkine, l'anarchisme n'est, par définition, pas limité aux questions purement politique mais ont aussi attaqués la hiérarchie économique, l'inégalité et l'injustice. Comme Peter Marshall le confirme, "l'économie de Godwin, à l'instar de sa politique, est une extension de son éthique"[8].

La théorie de Godwin sur la propriété est importante parce qu'elle préfigurait ce qui allait devenir dans le XIXème siècle la pensée socialiste sur la question. En Grande-Bretagne, ses idées ont influencés Robert Owen et, de ce fait, les premiers mouvements socialiste dans ce pays. Son analyse de la propriété, comme noté, était identique et antérieure à l'analyse classique anarchiste de Proudhon. À ce titre, affirmer, comme Hart, que Godwin a simplement "conclu que l'État était un mal qui devait être réduit dans son pouvoir s'il n'était pas éliminé complètement" sans noter son analyse de la propriété donne une présentation radicalement fausse de ses idées[9]. Cependant, il fait fit dans son affirmation fausse que l'anarchisme est purement concerné par l'État. Toute preuve du contraire est simplement ignoré.

F.7.1 - Les gouvernements en concurrence sont-ils de l'anarchisme ?

Non, bien sûr que non. Pourtant, selon l'"anarcho"-capitalisme, ça en est. Cela peut être vu à partir des idées de Gustave de Molinari.

Hart est ferme quand il fait valoir que l'économiste français du 19ème siècle Gustave de Molinari est le véritable fondateur de l'"anarcho"-capitalisme. Avec Molinari, il soutient que, "les deux différents courants de la pensée anarchiste ont convergés : il a combiné l'anarchisme politique de Godwin et Burke et avec le secteur naissant de l'anarchisme économique d'Adam Smith et Say pour créer une nouvelle forme d'anarchisme" qui a été appelé "anarcho - capitalisme, ou anarchisme de libre marché"[10]. Bien sûr, Godwin (comme d'autres anarchistes) ne limite pas son anarchisme purement à une issue "politique" et il a discuté de l'"anarchisme économique" ainsi dans sa critique de la propriété privée (comme Proudhon également l'a fait). À ce titre, diviser artificiellement l'anarchisme dans la vie politique et économique est à la fois historiquement et logiquement erronée. Alors que certains dictionnaires limitent l'"anarchisme" à l'opposition à l'État, des anarchistes l'ont fait et ne le font plus.

Le problème clé pour Hart est que Molinari a refusé de s'appeler lui-même anarchiste. Il ne s'est même pas opposé au gouvernement, comme Hart le note, Molinari lui-même propose un système de compagnies d'assurances pour fournir une défense de la propriété et "a appelé ces compagnies d'assurance des 'gouvernements', même si elles n'ont pas eu un monopole dans une zone géographique donnée". Comme Hart le note, Molinari est le seul défenseur de cette justice de libre-marché en France[11]. Molinari clairement voulait "un régime de libre gouvernement", qui contrecarrait "les gouvernements de monopole ou communistes" pour des "gouvernements libres". Cela conduirait à "la liberté de gouvernement" plutôt qu'à sa suppression (c'est-à-dire, pas de liberté d'un gouvernement). Pour Molinari l'avenir n'apportera pas "la suppression de l'État, qui est le rêve des anarchistes... ça apportera la diffusion de l'État au sein de la société. C'est... 'Un état libre dans une société libre' "[12]. À ce titre, Molinari peut difficilement être considéré comme un anarchiste, même d'aprés l'hypothése qu'un «anarchiste» soit exclusivement limité à être contre le gouvernement.

En outre, dans un autre sens Molinari a été en faveur de l'État. Alors que nous en avons discuté dans la section F.6, ces entreprises ont un monopole dans une zone géographique donnée - ils doivent faire respecter le pouvoir du propriétaire à ceux qui utilisent, mais ne sont pas propriétaires, de la propriété en question. La clé de contradiction peut être vu dans la promotion que fait Molinari des compagnies de villes, des communautés privées (son terme est une "compagnie propriétaire"). Au lieu de taxes, les gens payent un loyer et l '"administration de la communauté serait soit laissé aux mains de la compagnie elle-même ou tenues par des organismes spéciaux mis en place à cet effet". Dans un tel régime "ceux qui ont le plus de propriété ont proportionnellement le plus de poids dans les questions qui touchent à la communauté". Si les pauvres sont opposés, ils pourraient tout simplement partir[13].

Dans ce contexte, l'idée que Molinari est anarchiste sous une forme ou une autre peut être rejeté. Son système est fondé sur la privatisation du gouvernement, pas sur la suppression de celle-ci (comme il l'a admis lui-même). Ce serait différent du système actuel, bien sûr, que les propriétaires et les capitalistes embaucheraient directement la police pour faire appliquer leurs décisions plutôt que de compter sur un Etat qu'ils ne contrôlent qu'indirectement. Ce système ne serait pas anarchiste comme on peut le constater de par l'histoire de l'Amérique. Les capitalistes et les propriétaires ont créés leur propre police privée et leurs forces armées, qui régulièrement attaquaient et assassinaient des syndicalistes et des grévistes. A titre d'exemple, il y a le service départemental (force de police privé) d'Henry Ford :

« En 1932, une marche de la faim des chômeurs est prévu en mars à la porte de l'usine Ford à Dearborn... Les mitrailleuses de la police de Dearborn et le service départemental de la Ford Motor Companie ont tués [quatre] et en ont blessés plusieurs autres... Ford était fondamentalement et totalement opposé aux syndicats. L'idée des travailleurs à mettre en cause les prérogatives du propriétaire était scandaleuse... l'usine de la rivière Rouge... a été dominée par le régime autocratique des homme de services de Bennett. Bennett.. Organisait et formait les trois mille cinq cent policiers privé employés par Ford. Sa tâche était de maintenir la discipline parmi la main-d'œuvre, de protéger la propriété de Ford [et son pouvoir], et d'empêcher la syndicalisation... Frank Murphy, le maire de Détroit, a affirmé que 'Henry Ford emploie certains des pires gangsters de notre ville'. L'affirmation était bien fondée. Le Service départemental de Ford policait les portes de ses usines, infiltrait des groupes émergents de militants syndicaux, posés comme des travailleurs à espionner des hommes sur la ligne... Dans le cadre de cette tyrannie les travailleurs de Ford n'avaient pas de sécurité, pas de droits. Donc au point que toutes les informations sur l'état des choses au sein de l'usine ne pouvaient être librement obtenues que par les ex-travailleurs de Ford »[14].

La police privée a attaqué des travailleuses distribuant des dépliants pro-syndical et leur ont donnés "un sévère passage à tabac". Au Kansas et à Dallas des "similaires passages à tabac ont été donnés aux syndicalistes hommes". Cette utilisation de la police privée pour contrôler la force de travail n'était pas unique en son genre. la General Motors "a passé un million de dollars pour de l'espionnage, employant quatorze agences de détectives et deux cents espions à un temps [entre 1933 et 1936]. L'agence du détective Pinkerton a trouvé dans l'anti-syndicalisme son activité la plus lucrative"[15]. Nous devons également noter que la "Pinkerton" avait été vendue leur services de police privé pendant des décennies avant les années 1930. Depuis plus de 60 ans, l'agence de détective "Pinkerton" s'était "spécialisé dans la fourniture des espions, d'agent provocateurs, et des forces armées privé pour les employeurs luttant contre les organisatuions de travailleurs". En 1892, il "a fourni ses services dans la gestion des soixante dix grands conflits du travail, avec ses 2000 agents actifs et ses 30000 agents de réserve s'élèvant à plus de l'armée de la nation"[16]. Avec cette force, pas étonnant que les syndicats trouvent si difficile de survivre aux États-Unis.

Seul un "anarcho"-capitaliste nierait qu'il s'agit là d'un gouvernement privé, employant une police privé pour faire respecter le pouvoir privé. Étant donné que les syndicats peuvent être considérés comme des organismes de "défense" de travailleurs, cela suggère l'idée sur la façon dont l'"anarcho"-capitalisme pourrait fonctionner dans une pratique radicalement différente de celle proclamé par ses partisans. La raison en est simple, elle ne doit pas ignorer l'inégalité des biens et des sujets à une analyse anarchiste. Il n'est pas étonnant, dès lors, que Proudhon ait souligné qu'il "est nécessaire pour les travailleurs à se constituer en sociétés démocratiques, avec des conditions égales pour tous les membres, sous peine d'une rechute dans le féodalisme". L'anarchisme, en d'autres termes, verrait "l'exploitation capitaliste et propriétariste ayant cessé partout, le système des salaires supprimés" et "l'organisation économique remplacerait le gouvernement et le système militaire"[17]. Il est clair que l'idée que Proudhon partage les même objectif politique que Molinari est une plaisanterie. Il aurait rejeté, un tel système, avec une forme mise à jour de féodalisme dans lequel le propriétaire est souverain et les travailleurs sujets (voir également la section B.4).

Sans surprise, Molinari (à la différence des individualistes anarchistes) a attaqué le système de jury, faisant valoir que les gens sont obligés d'"exercer les fonctions de juges. C'est du communisme pur". Les gens "jugent en fonction de la couleur de leurs opinions, plus que selon la justice"[18]. Comme le système de jury utilise des amateurs (c'est-à-dire les gens ordinaires) plutôt que des employés à plein temps professionnels, il ne pouvait pas être invoqué pour défendre le pouvoir et les droits de propriété des riches. Comme nous l'avons signalé dans la section F.6.1, Rothbard a critiqué les anarchistes individualistes d'aider les jurys, essentiellement pour les mêmes raisons.

Mais, ce qui ressort de par Hart, Molinari était peu préoccupé par le fait que les gens de la classe ouvrière devraient avoir leur mot à dire dans leur propre vie au-delà de la consommation de biens et de la cueillette des patrons. Son point de vue on peut le voir dans ses lamentations que, dans les "colonies où l'esclavage a été aboli sans travail obligatoire sont remplacées par une quantité équivalente de travail [c'est-à-dire, le travail salarié] libre [sic!], il s'est produit le contraire de ce qui se passe tous les jours sous nos yeux. De simples travailleurs ont été observés à exploiter à leur tour les industriels, en exigeant que leur salaire, qui porte absolument aucun rapport avec la légitime part dans le produit qu'ils devraient recevoir. Les planteurs n'ont pas étés en mesure d'obtenir pour leur sucre un prix suffisant pour couvrir l'augmentation des salaires, et ils ont étés obligés de remettre le montant supplémentaire, d'abord de par leurs bénéfices, puis de par leur capital. Un grand nombre de planteurs ont été ruinés par la suite... Il est sans doute préférable que ces accumulations de capital soient détruites que ces générations d'hommes devraient périr [Marx: «quel généreux ce M. Molinari»], mais ne serait-il pas mieux si les deux survécurent ? "[19].

Ainsi, des travailleurs exploitant le capital est le "contraire de ce qui se passe tous les jours sous nos yeux" ? En d'autres termes, est il normal que les entrepreneurs "exploitent" les travailleurs sous le capitalisme ? De même, qu'est ce qu'un "partage légitime" que les travailleurs "auraient dû recevoir" ? Sûrement que cela est déterminée par l'éternelle loi de l'offre et de la demande et non ce que les capitalistes (ou Molinari) pensent est juste ? Et ces cnducteurs de pauvres anciens esclaves, ils méritent vraiment notre sympathie. Quelles horreurs auxquels ils sont confrontés à l'imposition auquels ils sont soumis par leur ex-meubles - ils ont dû réduire leurs profits ! Comment leurs ex-esclaves osent ils refuser de leur obéir en retour pour ce que leurs ex-propriétaires croient avoir été leur "légitime part dans le produit" ! Comment « simplement Â» ces travailleurs n'ont pas compris les sacrifices que leurs anciens maîtres souffrent, ni n'apprécient à quel point il est difficile pour leur ex-capitaine de créer "le produit" sans le fouet et l'image de marque de fer[20] afin de les aider ! Comme Marx l'a si justement dit : "Et, sÂ’il vous plaît, qu'est ce que la "part légitime", qui, de selon [Molinari] son propre aveu, le capitaliste en Europe tous les jours néglige de payer ? Plus de Yonder, dans les colonies, où les travailleurs sont si « simple Â» à « exploiter Â» les capitalistes, M. Molinari se sent une puissante démangeaison à utiliser les méthodes de la police pour mettre sur la bonne voie cette loi de l'offre et de la demande qui fonctionne automatiquement partout ailleurs"[21]

Une difficulté supplémentaire en faisant valoir que Molinari était un anarchiste, c'est qu'il était un contemporain de Proudhon, le premier auto-déclaré anarchiste, et il a vécu dans un pays avec un vigoureux mouvement anarchiste. Assurément, s'il était vraiment un anarchiste, il aurait proclamé sa parenté avec Proudhon et rejoint le large mouvement. Il ne l'a pas fait, comme le note Hart en ce qui concerne Proudhon :

"leurs différences au niveau de la théorie économique sont considérables, et c'est probablement pour cette raison que Molinari a refusé de s'appeler lui-même un anarchiste en dépit de leurs nombreuses similitudes dans la théorie politique. Molinari a refusé d'accepter les idées économiques socialistes de Proudhon... dans l'esprit de Molinari , Le terme « anarchiste Â» est intimement liée avec les points de vue économique socialistes et étatistes"[22]. Pourtant, le point de vue économique de Proudhon, comme celui de Godwin, découle de son analyse et des principes anarchiste. Ils ne peuvent pas être séparés arbitrairement comme Hart le suggère. Ainsi, tout en faisant valoir que "Molinari a été tout autant un anarchiste que Proudhon", Hart oublie la question essentielle. Proudhon est conscient du fait que la propriété privée fait en sorte que le prolétariat n'exerce pas d'"auto-gouvernement" pendant ces heures de travail, c'est-à-dire qu'il a été jugé par un autre. Quant à Hart en faisant valoir que Proudhon avait un "point de vue économique étatiste", montre simplement à quel point une perspective "anarcho"-capitaliste est un anarchisme véritable. l'analyse économique de Proudhon, sa critique de la propriété privée et du capitalisme, découle de son anarchisme et est partie intégrante de celui-ci.

En limitant l'anarchisme purement à l'opposition à l'État, Hart appauvrit la théorie anarchiste et nie son histoire. Étant donné que l'anarchisme est né d'une critique de la propriété privée ainsi que des gouvernements, cela montre la fausse nature de l'argument de Hart selon laquelle "Molinari a été le premier à développer une théorie du libre-marché, l'anarchisme propriétaire qui s'étendait aux lois du marché et une défense rigoureuse de la propriété à leur logique extrême"[23]. Hart montre dans quelle mesure l'anarchisme de Molinari était comme Proudhon l'a fait de son analyse anarchiste à la propriété, indiquant que "la défense de la propriété" conduit à l'oppression du nombre par quelques-uns dans les relations sociales identiques à celles qui marquent l'État. En outre, Proudhon, fait valoir que l'état serait toujours nécessaire pour défendre de telles relations sociales. La privatisation ne serait guère un pas en avant.

Sans surprise, Proudhon a rejeté l'idée que les capitalistes du laissez-faire partagaient ses buts. "L'école de Say", dit Proudhon, était "l'objet principal de la contre-révolution à côté des jésuites" et "a pour les dix années précédentes semblé exister que pour protéger et applaudir les exécrables travaux des monopolistes de l'argent et des nécessités, approfondissant de plus en plus l'opacité d'une science [économique] naturellement difficile et plein de complications" (à peu près la même chose peut être dite des "anarcho"-capitalistes, soit dit en passant). Pour Proudhon, "les disciples de Malthus et de Say, qui s'opposent de toutes leurs forces à toute intervention de l'État en matière industrielle ou commerciale, ne manquent pas de se prévaloir de cette attitude en apparence libérale, et se montrer plus révolutionnaire que la Révolution. Plus d'un honnête chercheur a ainsi été trompé". Toutefois, cette apparente attitude "anti-étatiste" des partisans du capitalisme est faux autant que le pur capitalisme de libre marché ne peut pas résoudre la question sociale, qui se pose à cause du capitalisme lui-même. Comme tel, il était impossible d'abolir l'État sous le capitalisme. Ainsi, "cette inaction du pouvoir en matière économique est le fondement du gouvernement. Quel besoin devrions-nous avoir d'une organisation politique, si le pouvoir permet une fois à développer l'ordre économique ?" Au lieu du capitalisme, Proudhon préconise la "constitution de la valeur", l'"organisation de crédit", l'élimination des intérêts, la "création d'associations ouvrieres" et "l'utilisation d'un juste prix"[24].

Il est donc clair, que les revendications, comme quoi Molinari était un anarchiste, sont un échec, car il, à la différence de ses disciples, était au courant de ce qui était en fait l'anarchisme. Hart, à sa manière, le reconnaît :

"En dépit de ses protestations du contraire, Molinari devrait être considéré comme un penseur anarchiste. Son attaque sur le monopole de la défense d'état doit sûrement justifier la description de l'anarchisme. Sa réticence à accepter cette étiquette découle du fait que les socialistes l'ont utilisé en premier pour décrire une forme de société non-étatiste auquel Molinari était définitivement opposé. Comme beaucoup de penseurs, Molinari a dû utiliser les concepts développés par d'autres pour décrire ses théories. Dans son cas, il est venu aux mêmes conclusions politiques que les communistes anarchistes mais il a travaillé au sein de la tradition libérale, et il n'est donc pas surprenant que les termes utilisés par les deux écoles ne sont pas compatibles. ça ne le serait pas jusqu'à la deuxième moitié du vingtième siècle que des radicaux, des libéraux du libre-échange utilisent le mot « anarchiste Â» pour décrire leurs croyances"[25]. Il convient de noter que Proudhon n'est pas un communiste-anarchiste, mais le fait demeure (comme à côté, Rothbard a également montré sa maîtrise de l'anarchisme en affirmant que "le dément Bakounine" était un "leader anarcho-communiste", qui "a mis l'accent sur [ le lumpenproletariat] dans les années 1840"[26]. Ce qui est impressionnant, c'est que non seulement Bakounine n'est devenu un anarchiste que dans les années 1860, et que l'anarcho-communisme, comme une personne même avec une connaissance basique de l'histoire anarchiste sait, s'est développé qu'après sa mort et que bakounine n'a pas non plus mis l'accent sur le lumpenproletariat comme agent du changement social, les inventions Rothbardiennes et marxistes ne tiennent pas debout). Les objectifs de l'anarchisme ont été reconnus par Molinari comme étant incompatible avec son idéologie. En conséquence, il (à juste titre) a refusé l'étiquette. Si seulement son auto-proclamé disciple de la "deuxième moitié du XXe siècle" avait fait de même, alors les anarchistes n'auraient pas de la peine pour eux !

Il semble paradoxal que le fondateur de l'"anarcho"-capitalisme ait dû en arriver à la même conclusion que les anarchistes des temps modernes sur la question de savoir si ses idées sont une forme d'anarchisme ou pas !

F.7.2 - Le gouvernement est-il compatible avec l'anarchisme ?

Of course not, but ironically this is the conclusion arrived at by Hart's analyst of the British "voluntaryists," particularly Auberon Herbert. Voluntaryism was a fringe part of the right-wing individualist movement inspired by Herbert Spencer, a leading spokesman for free market capitalism in the later half of the nineteenth century. Like Hart, leading "anarcho"-capitalist Hans-Hermann Hoppe believes that Herbert "develop[ed] the Spencerian idea of equal freedom to its logically consistent anarcho-capitalist end." [Anarcho-Capitalism: An Annotated Bibliography]

Yet, as with Molinari, there is a problem with presenting this ideology as anarchist, namely that its leading light, Herbert, explicitly rejected the label "anarchist" and called for both a government and a democratic state. Thus, apparently, both state and government are "logically consistent" with "anarcho"-capitalism and vice versa!

Herbert was clearly aware of individualist anarchism and distanced himself from it. He argued that such a system would be "pandemonium." He thought that we should "not direct our attacks - as the anarchists do - against all government , against government in itself" but "only against the overgrown, the exaggerated, the insolent, unreasonable and indefensible forms of government, which are found everywhere today." Government should be "strictly limited to its legitimate duties in defence of self-ownership and individual rights." He stressed that "we are governmentalists . . . formally constituted by the nation, employing in this matter of force the majority method." Moreover, Herbert knew of, and rejected, individualist anarchism, considering it to be "founded on a fatal mistake." [Essay X: The Principles Of Voluntaryism And Free Life] He repeated this argument in other words, stating that anarchy was a "contradiction," and that the Voluntaryists "reject the anarchist creed." He was clear that they "believe in a national government, voluntary supported . . . and only entrusted with force for protection of person and property." He called his system of a national government funded by non-coerced contributions "the Voluntary State." ["A Voluntaryist Appeal", Herbert Spencer and the Limits of the State, Michael W. Taylor (ed.), p. 239 and p. 228] As such, claims that Herbert was an anarchist cannot be justified.

Hart is aware of this slight problem, quoting Herbert's claim that he aimed for "regularly constituted government, generally accepted by all citizens for the protection of the individual." [quoted by Hart, Op. Cit., p. 86] Like Molinari, Herbert was aware that anarchism was a form of socialism and that the political aims could not be artificially separated from its economic and social aims. As such, he was right not to call his ideas anarchism as it would result in confusion (particularly as anarchism was a much larger movement than his). As Hart acknowledges, "Herbert faced the same problems that Molinari had with labelling his philosophy. Like Molinari, he rejected the term 'anarchism,' which he associated with the socialism of Proudhon and . . . terrorism." While "quite tolerant" of individualist anarchism, he thought they "were mistaken in their rejections of 'government.'" However, Hart knows better than Herbert about his own ideas, arguing that his ideology "is in fact a new form of anarchism, since the most important aspect of the modern state, the monopoly of the use of force in a given area, is rejected in no uncertain terms by both men." [Op. Cit., p. 86] He does mention that Benjamin Tucker called Herbert a "true anarchist in everything but name," but Tucker denied that Kropotkin was an anarchist suggesting that he was hardly a reliable guide. [quoted by Hart, Op. Cit., p. 87] As it stands, it seems that Tucker (unlike other anarchists) was mistaken in his evaluation of Herbert's politics.

While there were similarities between Herbert's position and individualist anarchism, "the gulf" between them "in other respects was unbridgeable" notes historian Matthew Thomas. "The primary concern of the individualists was with the preservation of existing property relations and the maintenance of some form of organisation to protect these relations. . . Such a vestigial government was obviously incompatible with the individualist anarchist desire to abolish the state. The anarchists also demanded sweeping changes in the structure of property relations through the destruction of the land and currency monopolies. This they argued, would create equal opportunities for all. The individualists however rejected this and sought to defend the vested interests of the property-owning classes. The implications of such differences prevented any real alliance." [Anarchist Ideas and Counter-Cultures in Britain, 1880-1914, p. 20] Anarchist William R. McKercher, in his analysis of the libertarian (socialist) movement of late 19th century Britain, concludes (rightly) that Herbert "was often mistakenly taken as an anarchist" but "a reading of Herbert's work will show that he was not an anarchist." [Freedom and Authority, p. 199fn and p. 73fn] The leading British social anarchist journal of the time noted that the "Auberon Herbertites in England are sometimes called Anarchists by outsiders, but they are willing to compromise with the inequity of government to maintain private property." [Freedom, Vol. II, No. 17, 1888]

Some non-anarchists did call Herbert an anarchist. For example, J. A. Hobson, a left-wing liberal, wrote a critique of Herbert's politics called "A Rich Man's Anarchism." Hobson argued that Herbert's support for exclusive private property would result in the poor being enslaved to the rich. Herbert, "by allowing first comers to monopolise without restriction the best natural supplies" would allow them "to thwart and restrict the similar freedom of those who come after." Hobson gave the "extreme instance" of an island "the whole of which is annexed by a few individuals, who use the rights of exclusive property and transmission . . . to establish primogeniture." In such a situation, the bulk of the population would be denied the right to exercise their faculties or to enjoy the fruits of their labour, which Herbert claimed to be the inalienable rights of all. Hobson concluded: "It is thus that the 'freedom' of a few (in Herbert's sense) involves the 'slavery' of the many." [quoted by M. W. Taylor, Men Versus the State, pp. 248-9] M. W. Taylor notes that "of all the points Hobson raised . . . this argument was his most effective, and Herbert was unable to provide a satisfactory response." [Op. Cit., p. 249]

The ironic thing is that Hobson's critique simply echoed the anarchist one and, moreover, simply repeated Proudhon's arguments in What is Property?. As such, from an anarchist perspective, Herbert's inability to give a reply was unsurprising given the power of Proudhon's libertarian critique of private property. In fact, Proudhon used a similar argument to Hobson's, presenting "a colony . . . in a wild district" rather than an island. His argument and conclusions are the same, though, with a small minority becoming "proprietors of the whole district" and the rest "dispossessed" and "compelled to sell their birthright." He concluded by saying "[i]n this century of bourgeois morality . . . the moral sense is so debased that I should not be at all surprised if I were asked, by many a worthy proprietor, what I see in this that is unjust and illegitimate? Debased creature! galvanised corpse! how can I expect to convince you, if you cannot tell robbery when I show it to you?" [What is Property?, pp. 125-7] Which shows how far Herbert's position was from genuine anarchism -- and how far "anarcho"-capitalism is.

So, economically, Herbert was not an anarchist, arguing that the state should protect Lockean property rights. Of course, Hart may argue that these economic differences are not relevant to the issue of Herbert's anarchism but that is simply to repeat the claim that anarchism is solely concerned with government, a claim which is hard to support. This position cannot be maintained, particularly given that both Herbert and Molinari defended the right of capitalists and landlords to force their employees and tenants to follow their orders. Their "governments" existed to defend the capitalist from rebellious workers, to break unions, strikes and occupations. In other words, they were a monopoly of the use of force in a given area to enforce the monopoly of power in a given area (namely, the wishes of the property owner). While they may have argued that this was "defence of liberty," in reality it is defence of power and authority.

What about if we just look at the political aspects of his ideas? Did Herbert actually advocate anarchism? No, far from it. He clearly demanded a minimal state based on voluntary taxation. The state would not use force of any kind, "except for purposes of restraining force." He argued that in his system, while "the state should compel no services and exact no payments by force," it "should be free to conduct many useful undertakings . . . in competition with all voluntary agencies . . . in dependence on voluntary payments." [Herbert, Essay X: The Principles Of Voluntaryism And Free Life] As such, "the state" would remain and unless he is using the term "state" in some highly unusual way, it is clear that he means a system where individuals live under a single elected government as their common law maker, judge and defender within a given territory.

This becomes clearer once we look at how the state would be organised. In his essay "A Politician in Sight of Haven," Herbert does discuss the franchise, stating it would be limited to those who paid a voluntary "income tax" and anyone "paying it would have the right to vote; those who did not pay it would be -- as is just -- without the franchise. There would be no other tax." The law would be strictly limited, of course, and the "government . . . must confine itself simply to the defence of life and property, whether as regards internal or external defence." In other words, Herbert was a minimal statist, with his government elected by a majority of those who choose to pay their income tax and funded by that (and by any other voluntary taxes they decided to pay). Whether individuals and companies could hire their own private police in such a regime is irrelevant in determining whether it is an anarchy.

This can be best seen by comparing Herbert with Ayn Rand. No one would ever claim Rand was an anarchist, yet her ideas were extremely similar to Herbert's. Like Herbert, Rand supported laissez-faire capitalism and was against the "initiation of force." Like Herbert, she extended this principle to favour a government funded by voluntary means ["Government Financing in a Free Society," The Virtue of Selfishness, pp. 116-20] Moreover, like Herbert, she explicitly denied being an anarchist and, again like Herbert, thought the idea of competing defence agencies ("governments") would result in chaos. The similarities with Herbert are clear, yet no "anarcho"-capitalist would claim that Rand was an anarchist, yet some do claim that Herbert was.

This position is, of course, deeply illogical and flows from the non-anarchist nature of "anarcho"-capitalism. Perhaps unsurprisingly, when Rothbard discusses the ideas of the "voluntaryists" he fails to address the key issue of who determines the laws being enforced in society. For Rothbard, the key issue was who is enforcing the law, not where that law comes from (as long, of course, as it is a law code he approved of). The implications of this is significant, as it implies that "anarchism" need not be opposed to either the state nor government! This can be clearly seen from Rothbard's analysis of Herbert's voluntary taxation position.

Rothbard, correctly, notes that Herbert advocated voluntary taxation as the means of funding a state whose basic role was to enforce Lockean property rights. The key point of his critique was not who determines the law but who enforces it. For Rothbard, it should be privatised police and courts and he suggests that the "voluntary taxationists have never attempted to answer this problem; they have rather stubbornly assumed that no one would set up a competing defence agency within a State's territorial limits." If the state did bar such firms, then that system is not a genuine free market. However, "if the government did permit free competition in defence service, there would soon no longer be a central government over the territory. Defence agencies, police and judicial, would compete with one another in the same uncoerced manner as the producers of any other service on the market." [Power and Market, p. 122 and p. 123]

Obviously this misses the point totally. What Rothbard ignores is who determines the laws which these private "defence" agencies would enforce. If the laws are made by a central government then the fact that citizen's can hire private police and attend private courts does not stop the regime being statist. We can safely assume Rand, for example, would have had no problem with companies providing private security guards or the hiring of private detectives within the context of her minimal state. Ironically, Rothbard stresses the need for such a monopoly legal system:


"While 'the government' would cease to exist, the same cannot be said for a constitution or a rule of law, which, in fact, would take on in the free society a far more important function than at present. For the freely competing judicial agencies would have to be guided by a body of absolute law to enable them to distinguish objectively between defence and invasion. This law, embodying elaborations upon the basic injunction to defend person and property from acts of invasion, would be codified in the basic legal code. Failure to establish such a code of law would tend to break down the free market, for then defence against invasion could not be adequately achieved." [Op. Cit., p. 123-4] So if you violate the "absolute law" defending (absolute) property rights then you would be in trouble. The problem now lies in determining who sets that law. For Rothbard, as we noted in section F.6.1, his system of monopoly laws would be determined by judges, Libertarian lawyers and jurists. The "voluntaryists" proposed a different solution, namely a central government elected by the majority of those who voluntarily decided to pay an income tax. In the words of Herbert:


"We agree that there must be a central agency to deal with crime -- an agency that defends the liberty of all men, and employs force against the uses of force; but my central agency rests upon voluntary support, whilst Mr. Levy's central agency rests on compulsory support." [quoted by Carl Watner, "The English Individualists As They Appear In Liberty," pp. 191-211, Benjamin R. Tucker and the Champions of Liberty, p. 194] And all Rothbard is concerned over private cops would exist or not! This lack of concern over the existence of the state and government flows from the strange fact that "anarcho"-capitalists commonly use the term "anarchism" to refer to any philosophy that opposes all forms of initiatory coercion. Notice that government does not play a part in this definition, thus Rothbard can analyse Herbert's politics without commenting on who determines the law his private "defence" agencies enforce. For Rothbard, "an anarchist society" is defined "as one where there is no legal possibility for coercive aggression against the person and property of any individual." He then moved onto the state, defining that as an "institution which possesses one or both (almost always both) of the following properties: (1) it acquires its income by the physical coercion known as 'taxation'; and (2) it acquires and usually obtains a coerced monopoly of the provision of defence service (police and courts) over a given territorial area." [Society without a State, p. 192]

This is highly unusual definition of "anarchism," given that it utterly fails to mention or define government. This, perhaps, is understandable as any attempt to define it in terms of "monopoly of decision-making power" results in showing that capitalism is statist (see section F.1 for a summary). The key issue here is the term "legal possibility." That suggestions a system of laws which determine what is "coercive aggression" and what constitutes what is and what is not legitimate "property." Herbert is considered by some "anarcho"-capitalists as one of them. Which brings us to a strange conclusion that, for "anarcho"-capitalists you can have a system of "anarchism" in which there is a government and state -- as long as the state does not impose taxation nor stop private police forces from operating!

As Rothbard argues "if a government based on voluntary taxation permits free competition, the result will be the purely free-market system . . . The previous government would now simply be one competing defence agency among many on the market." [Power and Market, p. 124] That the government is specifying what is and is not legal does not seem to bother him or even cross his mind. Why should it, when the existence of government is irrelevant to his definition of anarchism and the state? That private police are enforcing a monopoly law determined by the government seems hardly a step in the right direction nor can it be considered as anarchism. Perhaps this is unsurprising, for under his system there would be "a basic, common Law Code" which "all would have to abide by" as well as "some way of resolving disputes that will gain a majority consensus in society . . . whose decision will be accepted by the great majority of the public." ["Society without a State,", p. 205]

That this is simply a state under a different name can be seen from looking at other right-wing liberals. Milton Friedman, for example, noted (correctly) that the "consistent liberal is not an anarchist." He stated that government "is essential" for providing a "legal framework" and provide "the definition of property rights." In other words, to "determine, arbitrate and enforce the rules of the game." [Capitalism and Freedom, p. 34, p. 15, p. 25, p. 26 and p. 27] For Lugwig von Mises "liberalism is not anarchism, nor has it anything whatsoever to do with anarchism." Liberalism "restricts the activity of the state in the economic sphere exclusively to the protection of property." [Liberalism, p. 37 and p. 38] The key difference between these liberals and Rothbard's brand of liberalism is that rather than an elected parliament making laws, "anarcho"-capitalism would have a general law code produced by "libertarian" lawyers, jurists and judges. Both would have laws interpreted by judges. Rothbard's system is also based on a legal framework which would both provide a definition of property rights and determine the rules of the game. However, the means of enforcing and arbitrating those laws would be totally private. Yet even this is hardly a difference, as it is doubtful if Friedman or von Mises (like Rand or Herbert) would have barred private security firms or voluntary arbitration services as long as they followed the law of the land. The only major difference is that Rothbard's system explicitly excludes the general public from specifying or amending the laws they are subject to and allows (prosperous) judges to interpret and add to the (capitalist) law. Perhaps this dispossession of the general public is the only means by which the minimal state will remain minimal (as Rothbard claimed) and capitalist property, authority and property rights remain secure and sacrosanct, yet the situation where the general public has no say in the regime and the laws they are subjected to is usually called dictatorship, not "anarchy."

At least Herbert is clear that his politics was a governmental system, unlike Rothbard who assumes a monopoly law but seems to think that this is not a government or a state. As David Wieck argued, this is illogical for according to Rothbard "all 'would have to' conform to the same legal code" and this can only be achieved by means of "the forceful action of adherents to the code against those who flout it" and so "in his system there would stand over against every individual the legal authority of all the others. An individual who did not recognise private property as legitimate would surely perceive this as a tyranny of law, a tyranny of the majority or of the most powerful -- in short, a hydra-headed state. If the law code is itself unitary, then this multiple state might be said to have properly a single head -- the law . . . But it looks as though one might still call this 'a state,' under Rothbard's definition, by satisfying de facto one of his pair of sufficient conditions: 'It asserts and usually obtains a coerced monopoly of provision of defence service (police and courts) over a given territorial area' . . . Hobbes's individual sovereign would seem to have become many sovereigns -- with but one law, however, and in truth, therefore, a single sovereign in Hobbes's more important sense of the latter term. One might better, and less confusingly, call this a libertarian state than an anarchy." [Anarchist Justice, pp. 216-7]

The obvious recipients of the coercion of the new state would be those who rejected the authority of their bosses and landlords, those who reject the Lockean property rights Rothbard and Herbert hold dear. In such cases, the rebels and any "defence agency" (like, say, a union) which defended them would be driven out of business as it violated the law of the land. How this is different from a state banning competing agencies is hard to determine. This is a "difficulty" argues Wieck, which "results from the attachment of a principle of private property, and of unrestricted accumulation of wealth, to the principle of individual liberty. This increases sharply the possibility that many reasonable people who respect their fellow men and women will find themselves outside the law because of dissent from a property interpretation of liberty." Similarly, there are the economic results of capitalism. "One can imagine," Wieck continues, "that those who lose out badly in the free competition of Rothbard's economic system, perhaps a considerable number, might regard the legal authority as an alien power, a state for them, based on violence, and might be quite unmoved by the fact that, just as under nineteenth century capitalism, a principle of liberty was the justification for it all." [Op. Cit., p. 217 and pp. 217-8]

F.7.3 - Peut-il exister un "anarchisme" de droite ?

En un mot, non. Ceci peut être observé par le simple fait que l'"anarcho"-capitalisme qui tente d'intégrer les anarchistes individualistes américains dans son arbre généalogique.

Hart fait mention des anarchistes individualistes, appelant les idées de Tucker du « libéralisme laissez-faire Â»[27]. Cependant, Tucker considérait ses idées comme du « socialisme Â» et présenta une critique socialiste de la plupart des aspects du libéralisme, particulièrement ses droits de propriété privée théorisés par Locke. Tucker fondait la plupart de ses idées concernant la propriété sur le raisonnement de Proudhon, donc si Hart rejette ce dernier pour son socialisme, alors il se doit de rejeter Tucker également. Étant donné qu'il remarque qu'il y a « deux principaux courants de pensée anarchiste Â», c'est-à-dire « le communisme anarchiste qui n'autorise pas le droit pour un individu de rechercher du profit, d'exiger une loyer ou un intérêt et de posséder une propriété Â» et un « anarchisme "de droite" pour propriétaires, qui défend vigoureusement de tels droits Â», alors Tucker, comme Godwin devront être placés dans le camp "de gauche"[28]. Tucker affirmait, après tout, que son but était de mettre un terme au profit, à l'intérêt et au loyer, et il attaquaient la propriété privée des terres et des logements, au-delà de l'argument « occupation et utilisation Â»[29]. C'est une honte que Hart soit si ignorant de ce qu'est l'anarchisme au point d'ignorer que les autres branches de l'anarchie, qui tout en étant anticapitalistes, n'en étaient pas pour autant communistes.

Comme vu précédemment, l'argument de Hart sur l'histoire du libéralisme « antiétatique Â» fait défaut. Godwin y est inclut uniquement en ignorant ses idées sur la propriété, idées qui de bien des manières reflètent les futures analyses « socialistes Â» (c'est-à-dire anarchistes) de Proudhon. Il discute ensuite de quelques individus qui étaient les seuls à avoir de tels opinions, même au sein des libéraux extrêmes, qui connaissaient tous l'anarchisme et ont explicitement rejeté l'utilisation de ce terme pour qualifier leurs idéologies respectives. En fait, ils préféraient les termes de « gouvernement Â» ou « d'État Â» pour décrire leurs systèmes qui, vu de l'extérieur, seraient difficilement réconciliables avec la définition habituelle que les "anarcho"-capitalistes donnent de l'anarchisme, à savoir une « absence de gouvernement Â» ou plus simplement un « antiétatisme Â». L'argumentation de Hart sur l'anarchisme individualiste fait également défaut, n'arrivant pas à débattre des idées de ce mouvement en matière d'économie (ce qui est normal puisque les liens de ce courant avec l'anarchisme "de gauche" deviendraient une évidence).

Cependant, les similarités entre les idées de Molinari et de ceux connus plus tard sous le nom d'"anarcho"-capitalistes sont évidentes. Hart note qu'avec la mort de Molinari en 1912, « l'antiétatisme libéral disparaît virtuellement jusqu'à sa redécouverte par l'économiste Murray Rothbard à la fin des années 1950 Â»[30]. Bien que ce groupe non-majoritaire soit quelque peu plus important que par le passé, il n'en reste pas moins que les idées exposées par Rothbard sont aussi étrangères à la tradition anarchiste que celles de Molinari. C'est une honte que Rothbard, n'ayant pas suivi ses prédécesseurs, ait décidé de qualifier son idéologie d'anarchiste. Non seulement celle-ci aurait été plus précise, mais cela aurait amené moins de confusion, et cette section de la FAQ eut été inutile ! Le fait que Rothbard et les autres "anarcho"-capitalistes ne parviennent pas à reconnaître, qu'étant donné la longévité de la théorie et du mouvement sociaux-politiques appelés anarchisme, ils ne peuvent s'appeler « anarchistes Â» sans mettre en conflit leurs idées et celles de la tradition existante, témoigne de leur manque de bon sens. Au lieu d'introduire un nouveau terme dans le vocabulaire politique (ou d'utiliser la terminologie de Molinari), ils ont préférés essayer de s'approprier vainement un mot utilisé par d'autres. Ils semblent avoir oublié que le vocabulaire politique et l'usage qui en est fait vont de pair. D'où le fait que nous soyons soumis à des articles qui parle d'un nouvel « anarchisme Â» tout en essayant de dissocier l'"anarcho"-capitalisme du véritable anarchisme dont on entend parler dans les média et dans les livres d'histoire. En fait, la seule raison qu'ont certains de considérer l'"anarcho"-capitalisme comme une forme d'anarchisme est qu'une personne (Rothbard) décida dans les années 1950 de voler le nom d'une théorie et d'un mouvement socio-politiques établis de longue date et largement diffusés, et d'utiliser ce nom pour son idéologie qui n'a peu, voire rien, en commun avec l'anarchisme.

Comme Hart le montre par inadvertance, ce n'est pas une base solide pour établir une telle réclamation. Que tout un chacun considère que l'"anarcho"-capitalisme est anarchiste ne peut venir que d'un manque de connaissance au sujet de l'anarchisme — ce que de nombreux anarchistes ont avancé. Par exemple, la « combinaison rothbardienne de l'anarchisme et du capitalisme Â», selon David Wieck, « ne résulte que d'une conception qui est totalement extérieure aux écrits théoriques ou aux mouvements sociaux anarchistes classiques [...] cette combinaison est une contradiction-même. Â» Il souligne que « les principales traditions de l'anarchisme sont complètement différentes. Ces traditions, et les écrits théoriques qui lui sont associés, expriment les perspectives et les aspirations, et également parfois, la rage, du peuple opprimé dans la société humaine : non seulement ceux qui sont opprimés économiquement, du fait que la majorité des principaux mouvements anarchistes furent également des mouvements ouvriers ou de paysans, mais également ceux qui sont opprimés par le pouvoir dans toutes ses dimensions sociales [...] ce qui inclue évidemment le pouvoir politique de l'État. Â» En d'autres mots, l'anarchisme représente « un engagement moral Â» auquel la position de Rothbard est « diamétralement opposée.[31] Â»

C'est une honte que certains académiciens considèrent que le terme utilisé par Rothbard est pertinent plutôt que de juger de son contenu et de son rapport avec la théorie et l'histoire anarchistes. Ils réaliseront bientôt que l'opposition de tant d'anarchistes à l'"anarcho"-capitalisme est quelque chose qui ne peut être ignoré ou repoussé. En d'autres termes, une aile anarchiste « de droite Â» ne peut pas exister et n'existe pas, peut importe le nombre de fois que la droite essaye d'utiliser ce mot pour décrire cette idéologie.

La raison est simple. L'économie et la politique anarchistes ne peuvent être séparés artificiellement. Elles sont liées intrinsèquement. Godwin et Proudhon n'ont pas arrêté leur analyse à l'État. Ils l'ont étendu aux relations sociales produites par les inégalités de richesse, par exemple le pouvoir économique ainsi que le pouvoir politique. Pour s'en rendre compte, il suffit de consulter les ouvrages de Rothbard. Pour Rothbard, et tel qu'exposé dans la section précédente, le problème majeur avec les « taxationistes (sic) volontaires Â» n'était pas qui déterminait le « corps de la loi absolue Â» mais plutôt qui la défendait. Dans son argumentaire, il avance qu'une « agence de défense Â» démocratique est en situation de désavantage dans son système de « marché libre Â». Comme il le dit :

« Ce serait, en fait, être compétitif au prix d'un sévère désavantage, que d'avoir été établi sur le principe du "vote démocratique". Considéré comme phénomène de marché, le "vote démocratique" (un vote par personne) est simplement la méthode de la "coopérative" du consommateur. Empiriquement, il a été démontré maintes et maintes fois que les coopératives ne peuvent concurrencer avec succès les compagnies détenues par des actionnaires, tout particulièrement lorsqu'elles sont toutes les deux égales devant la loi. Il n'y a aucune raison de croire que les coopératives de défense seraient de quelque manière plus efficaces. D'où il suit, que nous sommes en droit d'attendre que les vieux gouvernements coopératifs disparaissent du fait du manque de clients sur le marché, alors que les agences de défense par actions deviendraient la forme prédominante sur le marché. Â»[32]

Noter à quel point il assume qu'un coopérative et une entreprise seront « Ã©gales devant la loi Â». Mais qui détermine la loi ? Évidement pas un gouvernement élu démocratiquement, car l'idée « d'un vote par personne Â» dans la détermination du droit coutumier auquel tous sont assujettis est « inefficace Â». Il ne pense pas non plus, comme les anarchistes individualistes, que la loi serait jugée en même temps que les fait par des jurys. Tel que mentionné dans la section F.6.1, il a rejeté ce jugement de la loi au profit de sa détermination par « des avocats et des juristes libertariens Â». Ainsi la loi ne peut être changée par les gens ordinaires et elle est défendue par des agences de défense privées engagées pour protéger la liberté et la propriété de la classe possédante. Dans le cas d'une économie capitaliste, cela signifie défendre le pouvoir des propriétaires terriens et des capitalistes contre les locataires rebelles et les travailleurs.

Cela signifie que le « Code de droit coutumier Â» de Rothbard sera déterminé, interprété, défendu et amendé par des entreprises se fondant sur la volonté de la majorité des propriétaires, c'est-à-dire les riches. Une telle idée semble difficilement encline à produire de l'égalité devant la loi. Comme il l'avance dans une note de bas de page :

« Il y a une forte raison a priori de croire que les entreprises seront supérieures aux coopératives, dans toute situation donnée. Car si chaque propriétaire ne reçoit qu'un seul vote, sans égard au montant d'argent qu'il aurait investi dans un projet (et que les gains sont divisés de la même manière), il n'y aura pas d'incitation à investir plus qu'un autre homme ; en fait, toute incitation irait dans l'autre sens. Cette gêne de l'investissement s'oppose fortement à la forme coopérative. [33] Â»

Donc si la loi est déterminée et interprétée par des agences de défense et des cours privées, alors elle sera rendue par ceux qui ont le plus investi dans ces compagnies. Comme il est peu probable que les riches investissent dans des compagnies de défense qui ne défendront pas leurs droits de propriété, leur pouvoir, leurs profits et leur définition de la propriété, il semble clair que seules les agences qui défendent les riches survivront sur le marché. L'idée que la demande du marché contrera cette classe semble peu probable, au vu de l'argument de Rothbard lui-même. Afin d'être pleinement compétitif, il faut plus de demande, ainsi que des moyens initiaux pour investir. Si des agences de défense coopératives se forment bel et bien, elles seront en désavantage sur le marché du fait du manque d'investissement. Tel qu'exposé dans la section J.5.12, même si les coopératives sont plus efficaces que les entreprises capitalistes, le manque d'investissement (dû au manque de contrôle par les capitalistes, que Rothbard remarque) les arrête dans le remplacement de l'esclavage salarié. Ainsi, la richesse et le pouvoir capitalistes empêche la diffusion de la liberté dans la production. Si nous appliquons l'argument de Rothbard à son propre système, le marché « de la défense Â» empêchera également la déferlante d'associations libertariennes grâce au pouvoir et à la richesses capitalistes. En d'autres mots, comme n'importe quel marché, le marché « de la défense Â» de Rothbard reflètera simplement les intérêts de l'élite, et non du peuple.

De plus, nous pouvons nous attendre à ce que n'importe quelle agence de défense démocratique (comme un syndicat) défendant, disons, la grève des ouvriers ou les défenseurs du squat, soit écrasée. Ceci est dû au fait que, comme Rothbard l'a souligné, toutes les entreprises « de défense Â» devront respectées le droit « coutumier Â», celui-là même qui est écrit par « les avocats et les juristes libertariens Â». Si ils ne le respectent pas, ils seront rapidement considérés comme des agences « hors-la-loi Â» et détruites par les autres agences. Ironiquement, Tucker rejoindrait Bakounine et Kropotkine dans une cour de justice « anarchiste Â», serait accusé de violer une loi « anarchiste Â» lors de la pratique ou de la défense de « l'occupation et l'utilisation Â»[34] au lieu d'avoir approuvé les droits de propriétés rothbardiens. Même si ces agences « de défense Â» démocratiques parvenaient à survivre, et qu'elles ne soient pas mises à l'écart du marché par une combinaison du manque d'investissement et de la violence dont elles seraient victimes du fait de leur statut de « hors-la-loi Â», se pose un autre problème. Tel qu'avancé dans la section F.1, les propriétaires terriens et les capitalistes ont le monopole du pouvoir de décision sur leur propriété. Ainsi, ils peuvent simplement refuser de reconnaître n'importe quelle agence démocratique en tant qu'association défendant la légitime défense, et utiliser les mêmes tactiques perfectionnées contre les syndicats afin de s'assurer que cette agence n'étende pas son contrôle sur leur propriété.

Ainsi, un anarchisme « de droite Â» est impossible puisque tout système fondé sur les droits de propriété capitalistes ne peut qu'être une oligarchie dirigée par et pour les riches. Comme Rothbard le remarque, n'importe quelle agence de défense fondée sur les principes démocratiques ne survivrait pas sur le « marché de la défense Â» uniquement parce que celui-ci ne permet pas aux riches de le contrôler, ainsi que ses décisions. Il est donc peu étonnant que Proudhon est affirmé que le capitalisme privé signifie « la victoire des forts sur les faibles, de ceux qui possèdent la propriété sur ceux qui ne possèdent rien Â».[35]


[en] - [es] - [hb] - [it] - [jp] - [kr] - [pl] - [pt]
cont@ct | Avancement | RSS/XML | Copyleft